« Le fragment de verre, encore taché de sang sur le bord, devenait presque transparent dans son bain d’aube. Il était d’un bleu illimité, presque transparent, oui. Je me relevai et pris la direction de mon appartement. Tout en marchant, je me disais que je voulais devenir pareil à ce morceau de verre, pour refléter à mon tour la douceur de cette courbe blanche et montrer aux autres sa paisible splendeur, reflétée en moi. Le bord du ciel se brouilla de lumière et le morceau de verre perdit aussi tôt sa limpidité. Aux premiers chats des oiseaux, il me refléta plus rien — absolument rien. »
Bleu presque transparent — Ryu Murakami